Le blog de Jac Forton sur l'Amérique latine
LES MAGOUILLES DE PINOCHET POUR IMPOSER SA CONSTITUTION révélées dans un livre 
samedi 16 juin 2012, 06:00 PM
LES MAGOUILLES DE PINOCHET POUR IMPOSER SA CONSTITUTION en 1980 révélées dans un livre

Après avoir aboli la Constitution de 1925, Pinochet veut imposer une Constitution à sa mesure. Il charge la Commission Ortúzar de la rédiger puis le Conseil d'Etat de l'amender. Sachant que les Chiliens n'approuveront pas une Constitution imposée par décret et pour lui donner des apparences 'démocrates', il décide de la soumettre à un referendum populaire.
Pour être sûr de le gagner, il met tous les atouts de son côté :
- l'opposition se voit interdite de parole ;
- elle est interdite de réunion ;
- elle ne peut faire de campagne électorale ;
- l'opposition n'a pas accès à la télévision et un accès très réduit à la radio. Ces médias sont au contraire largement utilisés par le régime ;
- le vote est obligatoire ;
- une carte d'identité suffit pour aller voter ;
- il n'y a pas de registres électoraux (ils ont été détruits en 1973) ;
- L'encre 'indélébile' qui marque le pouce des votants s'efface facilement avec un peu d'eau.

La seule manifestation publique autorisée par la dictature fut un meeting, en août 1980, au Théâtre Caupolicán de Santiago. Son principal orateur fut l'ancien président DC Eduardo Frei Montalva qui, très applaudi, appelle à de nouvelles élections et rejette le referendum. Comme par hasard, Frei meurt d'un empoisonnement bizarre peu de temps après !
On pouvait s'y attendre : le OUI à la nouvelle Constitution gagne par 67,04 % des voix !

Or, Jorgelino Vergara , ancien majordome de Manuel Contreras, directeur de la DINA, vient de révéler dans son livre 'La danse des corbeaux' sorti fin juin au Chili, une des techniques utilisées par le régime pour s'assurer la victoire.
Il révèle que plusieurs milliers de militaires en civil faisaient tout simplement la tournée des lieux de vote et y votaient à chaque fois sans problème puisqu'il suffisait de présenter sa carte d'identité. De nombreux morts ont ainsi également voté !

Depuis la fin de la dictature, cette Constitution a plusieurs fois été amendée et porte même la signature de présidents 'démocratiques'. Mais pour l'analyste Patricio Mery (El Periodista du 24 mai 2010), "Cette Constitution n'a jamais été pensée pour améliorer notre vie, son objectif est autre : il s'agit de freiner tout projet de donner au Chili un système plus juste, démocratique et égalitaire".


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POUR LE MAJOR HERRERA, les éxécutions sous Pinochet furent de misérables assassinats 
mardi 12 juin 2012, 04:31 PM
LES EXECUTIONS NE FURENT QUE DE MISERABLES ASSASSINATS

Le major Carlos Herrera Jiménez , ancien agent de la CNI, la police secrète de Pinochet, est en prison à perpétuité pour avoir assassiné des opposants durant la dictature. Il a donné plusieurs interviews.

L’hebdomaire Cambio 21 du 30 mai dernier, raconte que, suite à l’hommage organisé en faveur de Miguel Krassnoff , un tortionnaire en prison pour 140 ans pour tortures et crimes contre l’humanité, Herrera lui a lancé : « nous, les militaires en prison semblons avoir oublié que nous le sommes pour avoir assassiné des personnes ! »
Dans une interview à l’agence espagnole EFE le 29 mai 2012 reprise par Radio Cooperativa au Chili, Herrera reconnaît que « ces meurtres ne furent que de misérables assassinats ordonnés par des chefs militaires maladroits qui, vu leur limitation intellectuelle pour neutraliser des opposants qui avaient de meilleures idées, ont ordonné leur élimination… » Il a aussi expliqué comment on lui a appris à torturer et à faire disparaître les corps.
Les ordres d’exécution furent donnés « à de jeunes officiers qui voulaient simplement accomplir leur tâche le mieux posible. J’ai confondu la frontière entre le bien et le mal, le moral et l’immoral, et je suis passé au côté opposé à l’éthique ».

En 1981, Herrera avait exécuté le chauffeur de taxi Mario Fernandez. En 1982, il avait assassiné le syndicaliste Tucapel Jiménez et l’année suivante, le charpentier Juan Alegría Mundaca en essayant de faire croire que ce dernier s’était suicidé parce qu’il avait tué le syndicaliste. Alegría avait été découvert chez lui les deux poignets tranchés. Or un poignet tranché ne peut trancher l’autre. Il y avait bien eu crime. Herrera a avoué.
Il est le seul militaire qui a reconnu ses crimes et a demandé pardon à la famille de Tucapel Jiménez. « J’ai compris », dit-il, « que les personnes mortes n’étaient aucunement des traîtres à la patrie comme on a voulu nous faire croire, mais qu’ils avaient des idées différentes. Je ne suis pas entré à l’académie militaire pour assassiner mes compatriotes, mais pour servir mon pays. Je vois avec honte comment nos chefs militaires de l’époque nient maintenant les ordres qu’ils ont donnés à leurs subalternes qui sont en prison…» Dans une interview à The Clinic Online le 7 décembre 2011, Herrera avait admis que « il n’y a aucun doute : nous avons été le bras armé de la droite économique ».
Inutile d’ajouter que Herrera est considéré comme un traître par ses collègues militaires…



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PORTE-PAROLE de la Cour suprême, opposé à la justice militaire 
mercredi 30 mai 2012, 11:09 AM
Le nouveau porte-parole de la Cour suprême est opposé à la justice militaire

Le juge Hugo Dolmestch Urra , membre de la Chambre pénale de la Cour suprême, a déclaré qu’en temps de paix, la justice militaire ne devrait pas être appliquée au Chili. Il répondait à une requête du Congrès national.
Pour Dolmestch, « nous avons plusieurs fois affirmé que dans un Etat démocratique de droit, il n’est pas compatible qu’il y ait deux systèmes de justice alors qu’un d’entre eux pourrait parfaitement assumer la compétence des deux juridictions ».
Sa position est semblable à celle d’un ancien président de la Cour suprême, Milton Juica , ainsi que des juges Sergio Muñoz, Juan Araya, Carlos Künsemüller, Haroldo Brito y Guillermo Silva.
Voir le site du journal chilien La Nación (lanacion.cl) du 29 mai 2012

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TRES y CUATRO ALAMOS : Campagne pour recueillir des témoignages 
dimanche 20 mai 2012, 03:09 PM
TRES y CUATRO ALAMOS : Campagne pour recueillir des témoignages

« Nous cherchons à reconstruire la mémoire historique de ces deux camps de détention ouverts entre 1974 et 1976 en recueillant des témoignages de la part des personnes qui y ont été faites prisonnières, ou de leurs familles » annonce Lautaro Araneda, un des responsables de la Corporation.
En mars 2011, une partie des édifices situés Calle Cánada à hauteur du n° 3000 de l’avenue Vicuña Mackenna, commune de San Joaquin à Santiago, a été déclarée « Monument historique » par le Conseil national des monuments.

TRES ALAMOS
C’est le camp de prisonniers par lequel est passé le plus grand nombre de personnes dans le pays, une sorte de camp de transit. Le camp était administré par les Carabiniers (police en uniforme). Certains prisonniers, inscrits sur les listes officielles, étaient ensuite envoyés vers d’autres camps, d’autres étaient expulsés vers l’exil ou libérés, d’autres encore étaient transférés à Cuatro Alamos.

CUATRO ALAMOS
Ce camp, une annexe isolée dans Tres Alamos, était géré par la DINA, la police politique de Pinochet. Le camp comportait 12 petites cellules, une cellule plus grande et des bureaux. De ce camp, les détenu(e)s étaient transféré(e)s vers des centres de torture. Des dizaines de personnes qui sont passées par Cuatro Alamos sont aujourd’hui toujours disparues.

Pour apporter des témoignages,
- contacter info@3y4alamos.cl
- visiter www.3y4alamos.cl

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OUVERTURE DU TESTAMENT DE PINOCHET 
jeudi 10 mai 2012, 12:19 PM
OUVERTURE DU TESTAMENT DE PINOCHET

En l’an 2000, Pinochet fait son testament. A cette époque, à peine rentré de ses 503 jours de prison à domicile à Londres, il est mis en examen au Chili par le juge Juan Guzmán pour crimes contre l’humanité (le cas ‘Caravane de la mort’). Pinochet bénéficiera d’un non lieu grâce à une décision de la Cour suprême qui juge qu’il est en trop mauvaise santé pour subir un procès.
Mais on découvre vite que le dictateur a acquis une fortune considérable et qu’il a des comptes secrets sous plusieurs noms dans plusieurs banques au Chili, aux Etats-Unis et en Suisse. Il est mis à nouveau en examen pour malversation de fonds publics et fraude au fisc (ne pas payer ses impôts) entre autres accusations. Mais il meurt en décembre 2006 sans avoir pu être jugé...

Dans la loi chilienne, les dettes à l’Etat d’une personne décédée passent à ses héritiers. Le Conseil de Défense de l’Etat (CDE), cherchant à ce que la famille Pinochet rende à l’Etat les impôts dus pour sa fortune, demande à la justice de faire ouvrir son testament pour connaître quels exactement sont ses avoirs. On parle de 26 millions de dollars, de maisons, de propriétés, toutes sous contrôle judiciaire, ces avoirs étant gelés par le juge. On apprend alors que le général a enregistré un nouveau testament en 2005. La justice accepte de l’ouvrir.
Et c’est la grande surprise, et déception : le testament signale simplement que, suite à la démission de son homme de confiance Oscar Aitken comme exécuteur testamentaire, celui-ci est remplacé par Julia Hormazabal. Et point final de ce « testament ».
Le CDE reprend l’offensive et demande à ce que la justice fasse ouvrir le testament précédent, celui de l’an 2000, qui devrait révéler la vraie valeur des fortunes mal acquises de Pinochet. En effet, sur les 26 millions connus, à peine 2 millions ont été justifiés…
D’où vient le reste ? Le testament de l’an 2000 le dira peut-être…


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