Le blog de Jac Forton sur l'Amérique latine
L'ASSASSIN DE VICTOR JARA ENFIN IDENTIFIE ? 
mardi 12 mars 2013, 04:07 PM
VICTOR JARA : HUIT MILITAIRES INCULPES POUR SA MORT

Cela faisait des années que les organisations de défense des droits humains essayaient de savoir qui était El Principe (le Prince), le militaire qui avait torturé et assassiné Victor Jara. Son corps avait été retrouvé au pied du mur d'un cimetière lors du coup d'Etat de Pinochet, criblé de 44 balles, les mains broyées par des coups de culasse de fusil.

La recherche des coupables restera au point mort jusqu’en 2005 lorsqu’un ancien conscrit déclare qu’il a été obligé de tuer Víctor Jara sur les ordres d’un officier. Mais il rétracte rapidement. Cependant, cela permet de rouvrir le dossier car les circonstances racontées par l’ex-conscrit semblent très plausibles.

Le dossier de l'instruction est passé entre les mains de plusieurs magistrats. Le juge Miguel Vasquez a finalement, en janvier 2013, réuni tous les témoignages et a lancé des mandats d’arrêt contre huit militaires. Le Prince serait le lieutenant Pedro Barrientos. Il est accusé d'être l’auteur des tortures et de l'assassinat du chanteur, avec le colonel Hugo Sánchez. Barrientos et Sánchez auraient reconnu Jara parmi les détenus du Stade Chili et se seraient acharnés sur lui avec la complicité des six autres accusés. Ils lui auraient ensuite tiré une balle dans la tête et ordonné à des soldats de tirer des rafales de mitraillette dans le corps pour l’achever…
Ils auraient infligé le même traitement à Littré Quiroga, gérant des chemins de fer sous Allende, dont le corps sera retrouvé au côté de celui du chanteur.

Les six complices sont Jorge Smith, Roberto Souper, Raúl Joffré, Edwin Dimter, Nelson Haase et Luis Bethke.
Un problème : Barrientos-le Prince réside actuellement en Floride aux Etats-Unis où il vend des voitures… Une demande d'extradition a été envoyée aux EU.
On ne sait pas encore quand commencera le procès...



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A 40 ANS DU COUP D'ETAT AU CHILI 
mardi 5 mars 2013, 02:10 PM
Vérité – Justice – Mémoire
à 40 ans du coup d’Etat au Chili


Chères amies, chers amis,

2013 est l’année de la 40e commémoration du coup d’Etat du 11 septembre 1973.
Partout en France, les exilés, les réfugiés, les anciens prisonniers politiques, les anciens et les nouveaux militants des droits humains, les organisations et associations chiliennes et françaises, etc., vont commémorer ce souvenir.
Nous nous efforcerons de vous donner des informations sur toutes ces actions solidaires, ainsi que sur l’état de la lutte contre l’impunité au Chili et ailleurs en Amérique latine en cette année 2013.

Amicalement,
Jac Forton



PROJECTION DU FILM « LE JUGE ET LE GENERAL »

Dans ce documentaire, les producteurs suivent le juge Juan Guzmán dans ses efforts pour inculper le général Pinochet pour les crimes contre l’humanité commis dans le cadre de la Caravane de la mort, une mission militaire qui a exécuté et fait disparaître des dizaines de civils en octobre 1973.
Dans le cadre de la commémoration des 40 ans du coup d’Etat, les associations AAFCh et MAISON LATINA ainsi que l’auteur de la présente rubrique proposent la projection de ce film dans sa toute nouvelle version sous-titrée en Français à la Maison de l’Amérique latine de Paris le 12 septembre prochain en présence du juge Juan Guzmán.

Confirmation et informations complémentaires vous seront communiquées au fur et à mesure de la progression des préparatifs… A suivre donc…

AAFCh : Association d’amitié franco-chilienne à Paris
Maison Latina à Grenoble.
Jac Forton : auteur du présent blog…


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APPEL COORDINATION 40 ANS APRES LE COUP D'ETAT 
mardi 5 mars 2013, 01:47 PM
APPEL DE LA COORDINATION 40 ANS APRES...

La Coordination 40 ans après se compose des organisations suivantes :
- Asexppch : Asociación de ex presos políticos chilenos en Francia ;
- FAL : Association France Amérique latine ;
- Dónde están ? : (Où sont-ils ?) Association des disparus d’Uruguay.

Le 11 septembre 1973, un Coup d’Etat militaire mettait fin au gouvernement démocratique de l’Unité Populaire au Chili et provoquait la mort du Président socialiste Salvador Allende, ouvrant la voie à une dictature sanguinaire. Trois mois plus tôt, le 27 juin, un autre Coup d’Etat militaire avait instauré une dictature tout aussi brutale en Uruguay.

Dans ces deux pays, considérés parmi les plus démocratiques du continent, les militaires et leurs complices civils : l’oligarchie terrienne, la bourgeoisie industrielle et financière, et des fractions importantes des partis conservateurs - ont entrepris avec l’appui des Etats-Unis une répression institutionnelle et sociale sans précédent.
Des dizaines de milliers de dirigeants et de militants des partis politiques, des syndicats ouvriers et paysans, des fédérations d’étudiants ont été arrêtés, torturés, assassinés, condamnés à l’exil, ont été victimes aussi d’une nouvelle politique répressive : la disparition forcée.

Dans le courant des années quatre-vingt, les régimes militaires, affaiblis par la mobilisation populaire et la pression internationale, ont - les uns après les autres - cédé le pouvoir aux civils, en imposant dans la plupart des cas leurs conditions, surtout concernant la recherche et le jugement de leurs crimes contre l’humanité ainsi que la poursuite des politiques économiques néolibérales.
Pendant des années, les crimes contre l’humanité des dictatures sont restés impunis, mais l’inlassable lutte des familles des victimes, des organisations de défense des droits de l’homme et les mouvements sociaux ont fini par aboutir à des procès et aux condamnations de plusieurs dictateurs et tortionnaires parmi les plus emblématiques.

Quarante ans après, nous appelons à honorer la mémoire de Salvador Allende et à travers lui celle de tous les martyrs de la lutte contre les dictatures.
Nous appelons à commémorer la lutte pour la justice, la vérité et contre l’impunité, menée par les organisations de défense des droits de l’homme en Amérique latine.
Nous voulons rendre hommage aux peuples d’Amérique latine qui se sont battus contre les dictatures et se battent toujours contre les néfastes politiques économiques, qui les ont précipités dans la pauvreté.
Nous voulons aussi saluer les citoyens français qui pendant toutes ces années noires, en France ou là-bas, ont accompagné la lutte des peuples latino-américains au prix parfois de leur vie.

Nous invitons toutes les personnalités et organisations sensibles à cet appel à manifester leur soutien aux activités de commémoration.
Contact : coordination40ans@yahoo.com

PROGRAMME PROVISOIRE
de la Coordination 40 ans après


Le mercredi 3 avril prochain : la Coordination Amérique latine 40 ans après… lancera officiellement ses activités à la Maison de l’Amérique latine à Paris à 19h, avec la projection-débat du film La Spirale (1974) avec la participation du réalisateur Armand Mattelart, en présence des trois associations partenaires et des premières personnalités signataires de l’appel.

Le mardi 21 mai : Colloque sur la dictature en Uruguay, la justice et le droit de savoir.

Le vendredi 31 mai : Participation à la Journée nationale sur l’Amérique latine-Caraïbe organisée par le Sénat.

Le 27 juin et le 11 septembre : Journées commémoratives des Coups d’Etats en Uruguay et au Chili.

La Coordination a également obtenu une présence forte lors de la Fête de l’Humanité les 13, 14 et 15 septembre.

En novembre, un évènement politico-culturel et festif sera organisé en hommage à toutes les victimes des dictatures et du Plan Condor.

En parallèle, un cycle de cinéma, organisé du 23 mai au 14 novembre à l’Action Christine à Paris, présentera des films chiliens et uruguayens sur la justice et la mémoire.




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LES MAGOUILLES DE PINOCHET POUR IMPOSER SA CONSTITUTION révélées dans un livre 
samedi 16 juin 2012, 06:00 PM
LES MAGOUILLES DE PINOCHET POUR IMPOSER SA CONSTITUTION en 1980 révélées dans un livre

Après avoir aboli la Constitution de 1925, Pinochet veut imposer une Constitution à sa mesure. Il charge la Commission Ortúzar de la rédiger puis le Conseil d'Etat de l'amender. Sachant que les Chiliens n'approuveront pas une Constitution imposée par décret et pour lui donner des apparences 'démocrates', il décide de la soumettre à un referendum populaire.
Pour être sûr de le gagner, il met tous les atouts de son côté :
- l'opposition se voit interdite de parole ;
- elle est interdite de réunion ;
- elle ne peut faire de campagne électorale ;
- l'opposition n'a pas accès à la télévision et un accès très réduit à la radio. Ces médias sont au contraire largement utilisés par le régime ;
- le vote est obligatoire ;
- une carte d'identité suffit pour aller voter ;
- il n'y a pas de registres électoraux (ils ont été détruits en 1973) ;
- L'encre 'indélébile' qui marque le pouce des votants s'efface facilement avec un peu d'eau.

La seule manifestation publique autorisée par la dictature fut un meeting, en août 1980, au Théâtre Caupolicán de Santiago. Son principal orateur fut l'ancien président DC Eduardo Frei Montalva qui, très applaudi, appelle à de nouvelles élections et rejette le referendum. Comme par hasard, Frei meurt d'un empoisonnement bizarre peu de temps après !
On pouvait s'y attendre : le OUI à la nouvelle Constitution gagne par 67,04 % des voix !

Or, Jorgelino Vergara , ancien majordome de Manuel Contreras, directeur de la DINA, vient de révéler dans son livre 'La danse des corbeaux' sorti fin juin au Chili, une des techniques utilisées par le régime pour s'assurer la victoire.
Il révèle que plusieurs milliers de militaires en civil faisaient tout simplement la tournée des lieux de vote et y votaient à chaque fois sans problème puisqu'il suffisait de présenter sa carte d'identité. De nombreux morts ont ainsi également voté !

Depuis la fin de la dictature, cette Constitution a plusieurs fois été amendée et porte même la signature de présidents 'démocratiques'. Mais pour l'analyste Patricio Mery (El Periodista du 24 mai 2010), "Cette Constitution n'a jamais été pensée pour améliorer notre vie, son objectif est autre : il s'agit de freiner tout projet de donner au Chili un système plus juste, démocratique et égalitaire".


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POUR LE MAJOR HERRERA, les éxécutions sous Pinochet furent de misérables assassinats 
mardi 12 juin 2012, 04:31 PM
LES EXECUTIONS NE FURENT QUE DE MISERABLES ASSASSINATS

Le major Carlos Herrera Jiménez , ancien agent de la CNI, la police secrète de Pinochet, est en prison à perpétuité pour avoir assassiné des opposants durant la dictature. Il a donné plusieurs interviews.

L’hebdomaire Cambio 21 du 30 mai dernier, raconte que, suite à l’hommage organisé en faveur de Miguel Krassnoff , un tortionnaire en prison pour 140 ans pour tortures et crimes contre l’humanité, Herrera lui a lancé : « nous, les militaires en prison semblons avoir oublié que nous le sommes pour avoir assassiné des personnes ! »
Dans une interview à l’agence espagnole EFE le 29 mai 2012 reprise par Radio Cooperativa au Chili, Herrera reconnaît que « ces meurtres ne furent que de misérables assassinats ordonnés par des chefs militaires maladroits qui, vu leur limitation intellectuelle pour neutraliser des opposants qui avaient de meilleures idées, ont ordonné leur élimination… » Il a aussi expliqué comment on lui a appris à torturer et à faire disparaître les corps.
Les ordres d’exécution furent donnés « à de jeunes officiers qui voulaient simplement accomplir leur tâche le mieux posible. J’ai confondu la frontière entre le bien et le mal, le moral et l’immoral, et je suis passé au côté opposé à l’éthique ».

En 1981, Herrera avait exécuté le chauffeur de taxi Mario Fernandez. En 1982, il avait assassiné le syndicaliste Tucapel Jiménez et l’année suivante, le charpentier Juan Alegría Mundaca en essayant de faire croire que ce dernier s’était suicidé parce qu’il avait tué le syndicaliste. Alegría avait été découvert chez lui les deux poignets tranchés. Or un poignet tranché ne peut trancher l’autre. Il y avait bien eu crime. Herrera a avoué.
Il est le seul militaire qui a reconnu ses crimes et a demandé pardon à la famille de Tucapel Jiménez. « J’ai compris », dit-il, « que les personnes mortes n’étaient aucunement des traîtres à la patrie comme on a voulu nous faire croire, mais qu’ils avaient des idées différentes. Je ne suis pas entré à l’académie militaire pour assassiner mes compatriotes, mais pour servir mon pays. Je vois avec honte comment nos chefs militaires de l’époque nient maintenant les ordres qu’ils ont donnés à leurs subalternes qui sont en prison…» Dans une interview à The Clinic Online le 7 décembre 2011, Herrera avait admis que « il n’y a aucun doute : nous avons été le bras armé de la droite économique ».
Inutile d’ajouter que Herrera est considéré comme un traître par ses collègues militaires…



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