Le blog de Jac Forton sur l'Amérique latine
MANUEL CONTRERAS (DINA) REFUSE de recevoir le verdict du procès en France 
jeudi 15 mars 2012, 09:39 PM
Le général Manuel Contreras refuse de recevoir le verdict du procès de décembre 2010 en France pour la disparition de quatre Français

Mis à jour au 9 mars 2012

En octobre 2011, en conférence de presse, la mission FIDH a demandé que les autorités chiliennes accomplissent les ordres de détention émis par la Cour d’assises de Paris le 21 juin dernier, contre douze militaires et un civil, Emilio Sandoval Poo, responsables de la disparition, séquestre et torture de quatre citoyens franco-chiliens, Jorge Kmein, Etienne Pesle, Alfonso Chanfreau y Jean-Yves Claudet, pendant la dictature militaire de Pinochet.
Ils ont de plus annoncé que le jeudi suivant ils iraient personnellement à la Prison Cordillera informer Manuel Contreras, un des accusés, de sa condamnation de prison à perpétuité.

La mission était composée de Claude Katz , avocat de la FIDH lors du procès, Karine Bonneau , responsable du Bureau de Justice internationale de la FIDH, et Jimena Reyes , responsable du Bureau Amériques de la FIDH, accompagnés de Roberto Garretón , témoin de contexte lors du procès, et de Paz Rojas , ex présidente du CODEPU, organisation qui s’était portée partie civile dans ce procès.

Karine Bonneau signala “que ces condamnations historiques ont eu lieu après 12 années de procédure et huit jours de procès. Ce procès a été très important dans plusieurs sens, car en plus d’établir la responsabilité pénale des accusés, il a permis d’exposer un cadre complet du fonctionnement de la dictature, depuis le bombardement de La Moneda, la création de la DINA et de ses centres de torture, la persécution des opposants dans le cadre de l’Opération Condor contre ceux qui ont participé activement dans les procédures de réformes introduites par le gouvernement d’Allende”.
L’avocate a aussi fait remarquer que “les accusés ont refusé de comparaître au procès, y compris à y être représentés par un avocat, raison pour laquelle ils furent jugés en rébellion, ce qui est permis tant dans le droit chilien que dans le droit français”. Elle rappela que c'étaient maintenant les autorités chiliennes qui devaient répondre aux ordres de détention émis et communiqués à Interpol en juin 2011, “raison pour laquelle aucun des condamnés ne peut sortir du Chili sous peine d’être arrêtés et extradés vers la France” .

De son côté, Claude Katz , avocat de la FIDH lors du procès, a parlé de "la rigueur de ce procès, qui compte 37 tomes d’instruction. Que c’est l’unique procès jusqu’à présent qui avait montré le mécanisme d’extermination et de persécution des opposants au régime de Pinochet”. Le juriste précisa, devant une question sur la compétence universelle de la justice française que “le Code Pénal français, en son article 113-7, donne compétence à la juridiction française pour connaître des crimes commis contre des citoyens français n’importe où dans le monde”.

Roberto Garretón , témoin de contexte lors du procès et conseiller de l’Institut national des Droits humains au Chili, assure que “ce procès a été un modèle de transparence, qu’il a pu avoir lieu avec la coopération des tribunaux chiliens qui ont accepté de répondre aux procédures requises par le Code pénal français” . Il avait fait remarquer que “même s’il n’existe pas de traité d’extradition entre le Chili et la France, il existe des accords de réciprocité qui obligent à l’accomplissement de ces ordres de détention, dans le cas présent émis par la plus haute instance pénale de la justice française”.

Finalement, Paz Rojas , ex pérésidente du CODEPU et également témoin lors du procès, avait souligné le travail de “la justice française qui, dès le début a montré des gestes de transparence, d’accueil et de respect. La Cour n’a jamais interrompu les témoins et était au courant de toutes les informations concernant le procès, elle a même lu le témoignage des accusés qui ont refusé d’être présents. Au Chili, nous n’avons jamais eu une telle réalité, nous avons des juges qui s’endorment ou qui ne savent rien de l’affaire en cours. A la fin de ce procès, j’ai senti pour la première fois de ma vie que se faisait justice pour tout ce qui s’est passé au Chili”. Paz Rojas avait critiqué la mesure de la demi-peine et dénoncé que c’était là une autre forme d’impunité, “car dans la pratique, cela permet que des personnes condamnées sortent libres du tribunal”. Nouveau rapport sur la justice au Chili

La mission avait présenté son nouveau rapport sur la justice au Chili, relatif aux violations aux droits humains commis durant la dictature de Pinochet, intitulé “Progrès et obstacles dans la lutte contre l’impunité des crimes contre l’humanité commis durant la dictature de Augusto Pinochet”.

Notification de condamnation La mission s'était ensuite rendue à la prison Cordillera pour remettre le verdict du jugement ayant eu lieu en France à Manuel Contreras.

Celui a refusé de le recevoir (voir les documents PDF ci-joint).

http://www.fidh.org/La-FIDH-realiza-mision-a-Chile

http://www.fidh.org/IMG/pdf/firmacontreras.pdf



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