Le blog de Jac Forton sur l'Amérique latine
Liste des personnes mises en accusation par la justice française 
vendredi 26 novembre 2010, 01:35 AM
LISTE DES PERSONNES MISES EN ACCUSATION PAR LA JUSTICE FRANCAISE

(par ordre hiérarchique militaire, les grades indiqués étant les grades actuels et non ceux de 1973)

Les militaires
PINOCHET UGARTE , Augusto : capitaine-général, chef de la Junte militaire, auto-déclaré président de la République, le dictateur. Décédé le 10 décembre 2006.
CONTRERAS SEPULVEDA, Manuel : général de l’armée de terre, Directeur de la DINA. Actuellement en prison pour plusieurs dizaines d’années pour divers crimes contre l’humanité.
ESPINOZA BRAVO, Pedro : brigadier général de l’armée de terre, adjoint du directeur de la DINA. Membre de la Caravane de la mort. Actuellement en prison pour crimes contre l’humanité.
PALACIOS RUHMAN, Javier : général chargé de l’assaut sur le palais présidentiel de La Moneda le jour du coup d’Etat. Décédé en juin 2006.
BRADY ROCHE, Julio : commandant de la IIe Division de l’armée de terre à Santiago au moment du coup d’Etat. Chef de l’état d’exception et juge militaire de Santiago. Inculpé le 8 août 2008 pour la disparition de huit détenus de La Moneda mais pas pour celle de George Kein.
RAMIREZ PINEDA , Joaquin : général du régiment Tacna basé à Santiago d’où ont disparu les prisonniers du palais présidentiel de La Moneda. Actuellement en prison préventive pour la disparition de Jorge Klein.
MOREN BRITO, Marcelo : colonel de l’armée de terre. Membre de la Caravane de la mort, chef de la Villa Grimaldi, tortionnaire bien connu pour sa cruauté. Actuellement en prison.
ITURRIAGA NEUMANN, Raúl : major d’armée, il était responsable du Département extérieur de la DINA. Actuellement en prison.
KRASSNOFF MARCHENKO, Miguel : brigadier général, tortionnaire dans divers centres de tortures (Villa Grimaldi, Londres 38). Chef de la Brigade Halcón de la DINA. Actuellement en prison.
GODOY GARCÍA, Gerardo : colonel de Carabiniers (police en uniforme). Chef de la Brigada Tucapel de la DINA. Actuellement en prison.
ZARA HOLGER, José : brigadier général, bras droit de Manuel Conreras dans la DINA. Actuellement en prison.
PACHECO CARDENAS, Andrés : colonel d’aviation, commandant de la base militaire de Maquehua, d’où disparut Etienne Pesle.
SANDOVAL POO, Emilio : capitaine réserviste de la Force aériennebasé à Maquehua, près de Temuco, dans le sud du pays. Impliqué dans la disparition d’Etienne Pesle. Devenu homme d’affaires, il circule librement au Chili.
AHUMADA VALDERRAMA, Rafael : capitaine du régiment Tacna, accusé d’avoir assassiné Jorge Klein. En prison préventive.
ZAPATA REYES, Basclay : brigadier. Tortionnaire connu, accusé de la mort d’Alfonso Chanfreau. Actuellement en prison.
RIVEIRO, Osvaldo : colonel argentin, membre des services secrets argentins accusé de la capture et disparition de Jean-Yves Claudet à Buenos Aires. Probablement caché dans une base militaire argentine.

Les civils
SCHAEFFER, Paul : chef de l’enclave et secte allemande de Colonia Dignidad, où Chanfreau aurait été torturé. Décédé fin 2009 alors qu'il était en prison au Chili pour… pédophilie, après s’être caché en Argentine pendant 6 ans.
ROMO MENA, Osvaldo : tortionnaire connu de Villa Grimaldi et Londres 38. Décédé en prison.
ARANCIBIA CLAVEL, Enrique : membre du bureau extérieur de la DINA en Argentine. Condamné à la prison à perpétuité en Argentine pour le meurtre du général Prats et de sa femme à Buenos Aires en 1974, il est question de le libérer pour « bonne conduite »..

Plusieurs accusés sont décédés :
Le général Augusto Pinochet en décembre 2006
Le général Javier Palacios Ruhman en juin 2006
Le major Andrés Pacheco Cardenas en décembre 2006
Le civil Osvaldo Romo en juillet 2007
Le civil Paul Schaeffer en 2009

Les grands absents des procès

L’absent principal du procès en France et des procès ouverts au Chili est bien sûr le général Pinochet, décédé le 10 décembre 2006.
Mais il y a d’autres grands absents :
- les acteurs économiques, ces civils qui ont bien profité du régime pour s’approprier des entreprises publiques et faire fortune sur le dos des Chiliens terrorisés par des polices secrètes ;
- les acteurs politiques, ces civils qui ont tenté de convaincre le monde que la torture et les disparus étaient une invention des opposants au régime et que le Chili était un pays libre qui vivait un miracle économique.
On comprend l’amertume et la soif de justice des familles des victimes et des associations de défense des droits humains lorsque l’on voit des anciens ministres et des hauts fonctionnaires de la dictature siéger en 2009, en démocratie, à la Chambre des députés et au Sénat, et exiger cyniquement du gouvernement démocratique issu des luttes populaires, « le respect de la Constitution et des traités internationaux » qu’eux-mêmes bafouaient en tant que fonctionnaires de la dictature.
Lorsque Sebastian Pinera, élu président de la République en janvier 2010, prend son mandat, il nomme plusieurs anciens pinochétistes à des postes importants de son administration. Tous durent démissionner devant la colère populaire !

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